Centre-Est La réduction de la collecte au cœur du futur contrat Danone
Contrat.L’OP Jura-Bresse retravaille à un contrat avec Danone. Sur la base de volumes en baisse, il devrait prendre effet en 2020.
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Alors que Danone ajuste sa collecte hexagonale à ses besoins industriels en réduisant fortement les références des OP, la multinationale a reconduit pour un an le contrat qui la lie à l’OP Jura-Bresse (68 millions de litres et 108 adhérents). La formule de prix en vigueur depuis 2016, avec indexation à 100 % sur les coûts de production, est conservée pour 2019. Elle avait été notoirement bénéfique en 2016 aux producteurs, qui n’avaient pas vu la crise, payés en moyenne à près de 362 €/1 000 l (TPQC).
10 Ml en trop par rapport aux besoins de Danone
Un nouveau contrat sera renégocié sur la base d’un volume qui reste à caler. Alors que Danone avait annoncé ne plus vouloir collecter que 45 millions de litres de lait, l’OP n’est parvenue, pour l’instant, à réduire ses volumes que de douze millions de litres de lait. Produits essentiellement dans le Jura, ces litrages devraient se redéployer entre la filière morbier AOP et les fromageries Mulin (groupe Centurion). Il y aura aussi quelques cessations laitières. En 2019, les livraisons seront de 56 Ml. « Nous sommes toujours à la recherche de solutions complémentaires pour baisser nos volumes. Arrivera-t-on à l’objectif fixé par Danone ? Ce n’est pas sûr », note Anthony Ecoiffier, président de l’OP. Des contacts sont toujours en cours avec des laiteries régionales pour trouver au cas par cas des portes de sortie à certains producteurs. Mais pour ceux qui resteront dans l’OP, il faudra construire une organisation et un débouché pérennes sur le long terme.
« Danone est revenu vers nous avec des projets »
Les efforts faits par l’OP pour dégager du lait avec, comme conséquence, une concentration de la zone de collecte sur le nord-est de la Saône-et-Loire, suffiront-ils ? Récemment, les responsables de l’OP ont noté un changement de ton chez leur partenaire. « Danone est revenu vers nous avec des projets de fermes bas carbone et bien-être animal. Même si l’on reste dans une perspective de baisse des volumes, on a l’impression que l’on compte encore sur nous. »
Les nouvelles propositions permettront-elles de renouer la confiance avec l’amont ? Le manque de visibilité sur les besoins de l’usine, sur les volumes alloués aux JA et aux investissements et, dans une moindre mesure, le non-remplacement de l’ARC en poste depuis dix-sept ans ont été interprétés par certains comme autant de signaux de désengagement. Le message avait été durement ressenti dans cette zone très proactive Danone où les éleveurs, très volontaires, ont toujours essayé de coller aux besoins de leur laiterie.
Anne BréhierPour accéder à l'ensembles nos offres :